Contrairement à ce que pourrait laisser penser ma signature, je suis une mammifère. Râleuse et rêveuse (lunatique!) aimant rire, pleurer, manger, boire (pas toujours avec modération), danser et raconter..
Un cépage qui m'était jusqu'alors inconnu. Un vin venu de mes seuls songes (et encore), à la rencontre d'un muscat, d'un gewurtzstraminer et d'un viognier.
Sa robe persiste dans l' ambre clair, sous toutes les lumières, même les plus faibles. Il offre un nez fruité pêche, poire, passion. Une pointe d'acceng épices doux, miel et anis. Un final iodé.
Il offre en bouche de l'ampleur et de la rondeur; il est féminin, et charnu.
Sa palette complexe et raffinée m'entraîne vers l'ivresse, pas celle des profondeurs puisque l'on se doit de lutter contre l'attraction terrestre. Comme toute ivresse, celle-ci, douce, puissante et persistante, joue sur le système nerveux; les synapses captent un flot de substances au rétro-contrôle positif. Si le coma éthylique mène au paradis, alors ça y est, j'y suis, ivre morte. Un sevrage? Non...merci.
J'aurais bien aimé te raconter ma semaine rando avé mamang un peu plus tôt..mais je n'en ai pas eu le temps (ben ouais..retour, feux d'artifesses, festoche, stage, travaux, virus sur l'ordi des parents, retrouvailles...). J'ai l'impression que ces temps-ci, ce blog tend à s'engluer dans le tendre, le doux, le suave..et j'ai pas forcément envie 1) de te bassiner en t'éclatant mon bonheur à la tronche, 2) de tout te raconter, parce qu'on n'est pas dans loft story là, et que des jolies choses j'en garde pour moi. Alors, même si ça commence à dater un peu, voilà ce qu'il y avait à raconter :
Dimanche soir :(nous sommes le 5 juillet) récupération de mama'green à la gare Matabiau. Inutile de préciser que j'ai cru devenir dingue à chercher une place où me garer pendant 20 minutes, en pensant que ma mère m'attendait sur le quai à se demander ce que je foutais alors que, évidemment, son train avait 45 minutes de retard et que c'est moi qui ait dû attendre comme une andouille pendant 25 minutes!!
Lundi : expédition à la Fnouc pour trouver guides et cartes sur l'Ariège, sur laquelle nous avons jeté notre dévolu. Et puis ensuite, balade dans Toulouse. J'emmène ma mère voir le cloître du couvent des Jacobins, les fresques de St Sernin. Je lui fais découvrir le panorama de la Daurade et de sa basilique qui surplombe la Garonne, les petites rues, jaunes, rouges et roses, aux noms occitans, dans lesquelles j'aime tellement me perdre.
Mardi : nous partons le matin, en vue d'une première mise en jambes dans la vallée de Bethmale. Après une tentative avortée de monter la piste forestière qui mène au début de la rando (non que la piste soit impraticable, mais il pleut trop, nous ne connaissons pas du tout le coin) nous faisons le tour de l'étang de Bethmale où nous grappillons nos premières poignées de myrtilles pyrénéennes. Nous décidons d'aller camper près du point de départ de la rando du lendemain, près de Vicdessos. En route, nous nous arrêtons à Saint-Lizier, près de St-Girons sur un côteau qui domine le Salat, admirer les fresques anciennes et le cloître magnifique du palais des papes.
Après avoir franchi dans une atmosphère très...brumeuse (le mot est faible!) au milieu des camping-cars attendant le passage des couillons à vélo, la sublime route des cols, nous arrivons à Siguer. Le tarif minimum d'un camping dans les parages étant de 22€ la nuit..nous décidons de dormir dans la voiture , à côté d'un joli petit lavoir.(et là on bénit le ciel d'avoir un Kangoo plutôt qu'une Austin mini!!)
Mercredi : départ à 9h. Après deux bonnes heures d'ascension, des traversées de passerelles un peu flippantes et l'arrivée dans un défilé bien vert, j'entends pour la première fois de ma vie, le cri d'une marmotte..que je ne tarde pas d'apercevoir dans les rochers.
Une demi-heure plus tard nous rencontrons un, non deux..en fait QUATRE patous. Un peu agacés les patous... on n'ose plus monter. Et puis enfin, arrivent les moutons, et le berger..qui nous raconte que cette nuit, les chiens ont hurlés dans le brouillard et que depuis le matin, ils courent DEVANT le troupeau, en reniflant les buissons..et que, à cela..il ne connaît qu'une explication simple : l'ours est descendu sur ce versant cette nuit ! Bouhouhou ! Enfin bref, plutôt sympa ce berger plus branché écopastoralisme et confédération paysanne que fnsea et qui parle du "petit Nicolas" avec des yeux qui rient et des dents "à décroisser la Lune". Sur ses conseils avisés, nous n'avons pas fait la boucle initialement prévue, mais une un peu plus courte (et j'te jure que pour une mise en jambes, l'étang de Gnioure c'était déjà pas mal!).
Jeudi : Réserve nationale de faune d'Orlu : nous voilà parties pour une rando de deux jours avec nuit en refuge. On commence la grimpette, 800m de dénivelé, sur une piste bien plus praticable que la veille. Bon, à part les marmottes et les vaches, c'est vrai qu'on ne voit pas grand chose. Et plus on monte et pire c'est..à un moment, on ne voit pas plus loin que 7 ou 8 mètres devant..alors de temps en temps, en reprenant mon souffle, je me retourne et je dis "rhoo, ça doit être beau ici!!" Le soir nous longeons un lac que nous devinons seulement grace au bruit de la chute d'eau du déversoir. Ce lac borde le refuge, tenu par un gardien extraordinairement sympathique, un peu envahi par une quinzaine de ressortissants germaniques qui ont cru qu'ils étaient toujours en terre occupée. Il fait alors 7°C dehors..et en short on se les gèle sévère !! Evidemment il faut prendre des jetons pour l'eau chaude (3€ les 4 minutes...) et l'unique fenêtre du bloc sanitaire est manquante (et il fait toujours 7°C dehors!!). Je n'aurais jamais cru que prendre une douche avec ma mère puisse me faire autant marrer..mais je dois dire que la voir me faire une imitation de poulet à la broche sous l'eau chaude est franchement fendard.
Vendredi : 7h, réveillées par la lumière qui filtre sous le vélux...et par les cris des marmottes. Je vais sur la terrasse..et oooooooooooh, il y avait effectivement un lac..mais aussi une barre rocheuse devant le refuge ! Et oooooooooh, il fait beau, il va y avoir du soleil. Nous voilà reparties pour 600m d'ascension, parfois un peu sportive, au milieu des rhododendrons qui rendent la montagne rose (avé l'accent), des lacs, des cascades, des flaques, des fleurs, du ciel bleu, du vent frais. Au passage du col d'en Beys, nous nous retournons, une fois de plus, pour admirer le paysage, prendre des photos...4 putains de jours je l'ai attendu ce ciel bleu qui laisse voir les montagnes ! Ma mère prend des photos, et moi je suis subjuguée; à tel point qu'un torrent de larmes m'arrive dans les yeux et que je ne peux rien pour le retenir...en 3 minutes j'ai les yeux bouffis et les joues trempées. Et la seule réponse à ma mère qui demande ce qui m'arrive :" j'en sais rien...c'est beau". Et merde, c'est vrai que c'était beau : ces pans entiers de montagne rose de fleurs, ces brebis grouillant au loin, la mer de nuages en dessous de nous, là-bas, dans la vallée, ces gargouillis d'eau limpide entre les rochers, et puis aussi des choses qui me faisaient penser à Khanh et qui rendaient cette rando encore plus agréable. Et puis ce sentiment de n'être rien, d'être toute petite; un grain de sable dans l'univers...j'adore.
Alors voilà, une fois le col passé, nous avons descendu une centaine de mètres, mangé, pris un bain de siège dans la mousse gorgée d'eau en voulant aller photographier des linaigrettes (ça, c'est ma mère!)..et puis nous sommes enfilé les 1300m qui restaient à descendre, en un après-midi, avec le soleil dans le dos...à l'arrivée brûlures sévères derrière les mollets (d'où marque des chaussettes du randonneur) et genoux complètement en miettes...et le pire c'est qu'une fois en bas..nous n'arrivions pas sur le parking duquel nous étions parties...et bim, une heure de plus de grimpette..sur le bitume ! Tant pis, ça n'a pas altéré ma bonne humeur et tous les souvenirs géniaux que je me suis crée avec ma môman pendant une semaine..à refaire, indubitablement.
Bon ok, peut-être pas dès l'aube, peut-être un peu après. Mais demain quand même, je partirai. Entre autres, et surtout, parce que je sais qu'Elle m'attend et que je ne peux demeurer loin d'Elle plus longtemps.
"On ne devrait permettre Que les lettres D'amour On ne devrait écrire Que pour dire Bonjour"
[Anne Sylvestre]
Le bruit d'une voiture jaune puis le lourd clapet métallique qui retombe Un sprint jusqu'à la boîte-aux lettres Son nom au dos de l'enveloppe C'est Sa lettre.
Ce papier de correspondance Son écriture que je découvre Mes yeux qui avalent une à une les lignes et qui en veulent encore C'est Sa lettre
Mon coeur qui bat, qui bat, et qui bat Elle parle d'un futur si proche qu'il en est presque palpable Je lis et la relis... Sa lettre
Vite, une plume et du papier Je ne peux rien faire aujourd'hui avant d'avoir répondu Et bientôt elle fera le chemin inverse... ma lettre.
Le billet ariégeois is coming soon...alors pour patienter encore un peu, un message musical (encore!).
"Oh and in the light of day it feels right Comfortable to the bone, from head to toe But come the evening when the shadows fall Well I call your name, but it's not the same As having you here"