jeudi 30 septembre 2010

la roue tourne parfois

Je ne t'ai pas raconté mon week-end dernier, faute de temps, et puis peut-être aussi parce que j'avais besoin de prendre quelques jours pour redescendre du nuage de bien-être sur lequel j'avais été éjectée.

Vendredi soir : Nanou et sa copine m'ont proposé d'aller avec elles dans ce nouveau bar de filles ouvert à Toulouse. Le dress code ? "Cow boys et coyote girls"...donc parées de nos gilets sans manches, bandanas, bottes, chapeau, nous entrons dans le bar...en étant les seules déguisées ou presque. Cinq secondes de gène...et puis la barmaid hurle "ouais, les coyotes girls!! super, vous êtes déguisées ! 1, 2, 3, ..allez, 4 chupitos pour les 4 coyote girls!"..bon, ben voilà. Moi je dis, un bar où on t'offre un verre gratos quand t'y mets les pieds pour la première fois c'est cool. Bon, là où c'est encore plus cool, c'est que nous y étions pour admirer les autres clientes et la patronne faire du catch en sous-vêtements sur un ring huilé... Patronne (charmante et célibataire, dont le n° figure sur le bar ^^) qui nous a bien fait rire avec ses "si je gagne t'enlève ton soutif" lors d'une revanche et "oh putain j'adore mon job!!" quand ledit soutif fut enlevé ! 

Et puis, j'ai d'autant plus profité de l'ambiance électrique que la barmaid (la même qu'au début)  a fini, accroupie sur le bar, par servir directement de la bouteille au gosier, une vodka caramel de la meilleure facture...
Bon, alors ok, je n'étais pas franchement sobre lors de cette soirée, mais je dois dire qu'avant d'avoir assimilé l'alcool bu, j'ai eu le temps de trouver le lieu très sympa. Pas ce côté glauque que je trouve parfois dans le "milieu"..et puis pas l'impression non plus d'être dévisagée en entrant. De la goudou plutôt jeune (ouais, j'me comprends, mais c'est pas opposition à d'autres sorties lesbiennes que j'ai pu faire sur la ville rose) et de tous styles (à mèche, à crête, à dreads, à cheveux courts, longs, féminine, androgyne, masculine, roots, branchée, solo, en couple, en groupe...de tout j'te dis!)

Et ça c'était juste le début de mon week-end. Samedi je suis retournée dans les Pyrénées, dans le cirque de Lescun, voir Mr C., mon collègue de cet été qui a décidé de quitter Bordeaux pour les joies de la montagne et qui fêtait là-haut son "non-mariage" avec sa belle, rencontrée cet été. Alors j'ai ri, ri, cuisiné, chanté, ri encore...et puis j'ai bu du blanc, du rouge, j'ai mangé du sanglier aux olives, j'ai joué dans un boeuf énormissime avec les copains de la miss après m'être explosé la tête avec tout ce qui tournait. Et puis, le dimanche, après 5h de sommeil, j'ai suivi tout ce monde à la chasse aux champignons, sous un soleil automnal des plus ravissants. J'ai écouté du Manu Chao à fond les watts sur la route de Mesousa, suivi les brebis, trouvé peu de champignons mais profité d'un pique-nique fort convivial au bord d'une jolie et grande tourbière... 
Après un dernier café au BDB (comprendre "Bar des Bergers"), je suis repartie vers Toulouse, le coeur plus léger, et boostée à bloc pour affronter ma semaine.

Et puis comme un bonheur n'arrive jamais seul, cette semaine ma Princesse m'a proposé que nous nous enfuyions toutes les deux de Toulouse, le temps d'un week-end... (le premier que nous allons pouvoir passer ensemble depuis..euh...mi-juin!) J'ai programmé l'itinéraire, les coins à voir, et voilà le road trip bien ficellé ! Alors je te laisse, je traîne pas...faut que j'aille faire mon sac ! ^^


lundi 20 septembre 2010



Sait-elle que dans ma poitrine résonnent des milliers de tambours qui battent au rythme de ses sourires ?
Sait-elle que quand elle me dit "j'étouffe" j'entends "tu m'étouffes, vas-t'en" ?
Sait-elle que le spectre de nos nuits passées erre sur chaque minute de mes journées ?
Sait-elle que dans mon monde olfactif l'odeur du bonheur est celle de sa peau ?
Sait-elle que je ne trouve plus le sommeil à ses côtés de peur de me réveiller en ayant seulement rêvé sa présence?
Sait-elle que quand je lui dis qu'elle est belle (et elle l'est!) et qu'elle ne me croit pas, j'ai l'impression d'être une môme dont la sincérité serait remise en question?
Sait-elle que bien trop souvent le manque d'elle et de nous plonge ma soirée sous une cascade de larmes ?
Sait-elle l'angoisse dans mes questions d'essuyer ses réponses négatives comme on reçoit un coup de poignard ?
Sait elle que chaque seconde passée près d'elle est une lutte entre mon désir et ma raison ?

Je marche à côté de moi-même, tentant désespérément de retrouver le bon chemin. Je suis sur un sentier bien sombre, sans carte ni boussole. J'ai trouvé mon étoile mais elle se cache derrière les nuages par une nuit sans lune. Je voudrais ne pas être cet animal blessé qui, ayant perdu son instinct de survie, hésite entre lutter et se laisser dépérir...
La princesse détient mon cœur sous clé et je n'ai pas le double.


lundi 6 septembre 2010

2838 mètres ... de bonheur à l'état brut

Parce qu'il y avait ce rendez-vous pris depuis près d'un mois...elles avaient décidé de croquer la vie à pleine dents et le Mont Valier à pleins mollets. Il parait que c'est Lui le plus beau sommet du Couserans (09).

Il y eût d'abord les retrouvailles autour d'un bon repas chez la maman de Ju, et puis le départ en "vacances" un jour de rentrée scolaire, et elles, excitées comme des lycéennes qui font l'école buissonnière.

La route avec la musique qui braille ..et elles aussi : la rue kétanou surtout, mais pas que.

La vérification de la décision de la veille, une fois arrivées au parking : elle ne feront pas l'ascension par la voie classique de la vallée du Ribérot...mais par le Muscadet, les Espugues, l'étang de Cruzous et le col de Pécouch...


Et la longue montée jusqu'à l'étang de Cruzous : en forêt, puis dans la "garrigue". Une pause "framboises", une pause déjeûner au milieu des tarasconnaises trop curieuses.


Le soleil est au rendez-vous, la bonne humeur encore plus.


Cabane de Taus

Refuge des Espugues

Et au bout du chemin (après 1200m de grimpette), un cul de sac : 18h, la nuit approche, le brouillard aussi..;elles bivouaqueront là.

Toilette rapide pour certaines, baignade franche pour d'autre (brrrrr et pourtant elle est froide!)
Seules au monde, elles savourent chaque seconde : feu de rhododendron, taloaks à la xingar (ou chiapatis à la ventrèche), aux poivrons et au fromage du Larry (et agrémentés des trouvailles du chemin : cèpe, trompettes, épinards sauvages).


Miaaaaamm !!

















Une bouteille de rouge, un pétard, des sourires, des rires "La montagne, nous, on la gagne" et une saine exaltation... Elles se sentent les "reines du monde" là, à côté du petit lac : se déclarent leur amour de cette vie, leur joie de cette belle amitié, encore fraîche et déjà si solide. Il y a des "peace & love" au fond des yeux, et le reflet du feu qui crépite dans leurs regards déjà lourds de fatigue.

Couchées tôt dans une nuit que pas un son ne vint perturber, elles se lèvent tôt pour attaquer monsieur le Mont Valier...

Une escalade, avec les sacs de 10 à 18 kg sur le dos, quelques craintes, mais l'envie toujours plus forte et belle d'aller au bout de ce bout de chemin.
Pour rejoindre le col de Pécouch, il faut monter au dessus de la ptite bonne femme en bleu (et le passage difficile c'est là où on voit le soleil)


Passage de col, descente au refuge. Déjà midi passé...il faut songer à faire le sommet.
Refuge des Estagnous et Etang Rond


Près de deux heures plus tard, Ju, Jo et Zou, franchissent les derniers centimètres qui les séparent des deux croix. Panorama à 360°, vent glacial et surexcitation sont au rendez-vous. "wouhouhouuuuu !! on l'a fait !!! on est des warriors ! c'est NOUS les reines du monde!"
Le sommet..on l'a fait !!

Vue du sommet..à 2838m
pause pique-nique, à 2838m...et puis pause photos souvenirs..bien que les souvenirs de ces deux jours là n'aient pas besoin d'être pixelisés...

Youki, notre mascotte, au sommet !

15h... il faut songer à redescendre. Jo paie sa tournée de bière (bien méritée!) au refuge des Estagnous, après avoir été saluée de près, de très très près, par le gypaète barbu au col de Faustin.

La bière c'est bon quand c'est frais !


18h..songeons déjà à repartir...il nous reste 1300m de négatif à avaler...



21h30 : arrivée à la voiture, après une demi-heure de marche à la frontale. Vite, il faut virer les chaussures. Retour à Toulouse...des étoiles plein les yeux. Notre amie basque est repartie...et nous la rejoindrons bientôt, en son pays où d'autres aventures nous attendent (quand nos courbatures seront passées!!)

"Parfois on se demande si la vie à un sens..et puis l'on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie." Brassaï

à Justine, à Joana..et à la suite...