dimanche 29 juin 2008

gasp !

J'ai commencé à faire du baby-sitting vers l'âge de douze ans. Les amies de ma mère me confiaient leurs marmots, âgés de 6 mois à 8 ans. (Je sais, quand t'as que douze ans t'es heureuse que les enfants de huit soient cools et t'aident même à garder les plus petits)

J'ai papoté sur msn hier avec une môme que je baby-sittais quand moi aussi je n'en étais qu'une (de môme, vous suivez?!). Ses petits frères avaient à peine un et cinq ans, elle en avait 8.


Aujourd'hui, elle me parle de ses petits copains et passe son bac de français... J'ai ressenti un drôle de truc en discutant avec elle et en repensant à elle petite...

Vous croyez que je vieillis ?


mercredi 25 juin 2008

Indiana Jones est un bisounours

Oui, je sais, ce titre est étrange mais vous allez comprendre :

j'effectue actuellement un stage dans un parc naturel. Ce stage consiste en un inventaire géographique exhaustif et une typologie sommaire des lagunes des Landes de Gascogne sur la partie girondine du territoire du parc.

A partir d'un pré-repérage sur photos aériennes et carte au 1/25000ème, nous devons trouver les lagunes lorsqu'elles existent encore, et remplir une fiche descriptive de terrain d'environ 4 pages, croquis légendé à l'appui.

Nous avons à vérifier la bagatelle de 800 objets ainsi pré-repérés. Alors, comme ça, le chiffre ne parle peut-être pas, mais en vrai, cela signifie pour chaque "objet" :

  • parcourir la moitié du département (genre le Routard)
  • emprunter des kilomètres de pistes forestières/chemins quand on le peut parce que les engins forestiers ont souvent tout défoncé, sans s'ensabler (genre le Paris-Dakar)
  • tracer sur plusieurs centaines de mètres en bottes dans la lande/plantation de jeunes pins/forêt de vieux pins/fougères de 2m50 (genre l'aventurier qui sait où il va)
  • remplir la fiche si vous n'êtes pas arrivé sur une bête clairière (ce qui signifie que vous n'avez plus qu'à rebrousser chemin dans la jungle et qu'il ne vous reste plus qu'à pleurer).

Pour l'info :

  • rouler ici c'est suicidaire; tu te fais doubler à 140 sur des routes où deux bagnoles peuvent à peine se croiser
  • les pistes c'est parfois cool même si une AX ne réagit pas pareil qu'un hummer quand tu l'envoies dans une ornière de 50 cm de haut
  • en bottes et jean par 30°C (ou plus) à l'ombre, tu as chaud, très chaud, trop chaud..et si au bout il n'y a pas d'eau : tu pleures ! Dans les plantations de pins, il ne pousse que des trucs qui piquent : ronces, ajoncs (mutants vu la taille!). Dans les fougères il y a des tiques...en trèèèèès grand nombre...
  • si tu n'es pas venu pour rien et que ta lagune existe, les moustiques se feront une joie de te dévorer pendant que tu écris (ce qui dure au moins 20 minutes). Et ne t'en fais pas, si la lagune n'est pas là, il y aura bien un fossé avec de l'eau pas loin pour permettre à ces saloperies bébêtes d'être partout où tu vas!!

Lundi j'étais donc "en prospection lagunes" : j'ai traversé 100m de taillis très très très dense d'ajoncs et maintes autres cochonneries d'arbustes qui griffent/piquent, le tout sans machette coupe-coupe débroussailleuse.

J'ai perdu mes bottes qui étaient sur mon sac à dos dans cette traversée...donc demi-tour dans le même m*rdier...et je n'en ai retrouvé qu'une.

J'ai failli mouraver de soif parce que par 35 °C on crève à faire des trucs pareils, et j'ai mis trois quarts d'heure à retourner à la voiture parce que je ne retrouvais pas le passage que je m'étais frayé dans la brousse pour venir à mes lagunes.

Tout ça pour vous dire que j'ai survécu et que je remets ça presque tous les jours jusqu'au 1er août. Donc oui : je suis une folledingue d'avoir accepté ce stage! warrior. Et Indiana Jones à côté de moi c'est une vraie tafiole (mais comme j'aime pas ce mot, je préfère dire bisounours, d'où le titre!). Lui quand il a fini de faire semblant de traverser la jungle (avec machette!) sans avoir jamais soif, on lui éponge le front, on lui efface ses fausses blessures (les miennes sont vraies!) et on l'invite dans des cocktails archi-class !

N'insistez pas, je ne suis pas branchée luxe. Mais après une journée comme ça je veux bien trois deux un mojito glacé et une infirmière-kiné à domicile.

dimanche 22 juin 2008

Elles se suivent et ne se ressemblent pas...

...mes fêtes de la musique.
Le 21 juin est depuis toujours une date importante pour moi. Des premiers concerts de l'école de musique, aux soirées délirantes d'une scène à l'autre, en passant par nos premières sorties "entre copines", quand nos parents consentaient à nous laisser déambuler dans Auxerre mais venaient nous récupérer à minuit.
J'ai vu/entendu du très bon et parfois du très mauvais. Joué en salle, en plein air, et même une fois dans un hôpital psychiatrique (euh oui, là c'était quand même flippant, je ne tiens pas forcément à renouveler l'experience!). J'ai dansé, écouté, claqué des doigts, fredonné, parfois bu, souvent fuméet toujours bien ri. J'ai vécu ces soirs là seule, à deux, à cinq ou à quinze.
Je me suis aussi souvent dit (en passantd devant des enceintes qui crachaient fort) que j'étais heureuse d'habiter dans un tout petit village plutôt qu'en centre ville et de n'avoir personne qui joue sous ma fenêtre à l'heure où j'ai décidé de me coucher.

Hier soir j'étais avec mon ami Djé et ses grandes soeurs , Paulette et So', chez Paulette et son chéri, à Talence. Leur appart donne sur une petite place avec un carré de verdure, où un groupe de mecs reprenaient des chansons des Beatles avec un certain talent (reprise géniale de "live and let die", entre autres). Du coup, nous étions confortablement installés, avec quelques bouteilles de Cabernet bien frais (après la chaleur de la journée et l'après-midi à la plage, il fallait bien ça!).

Cabernet, barbecue, cabernet, blabla, cabernet, glace, cabernet, cabernet, blabla, clope, cabernet...
Ah, l'orage que nous voyions au loin a fini par atteindre la place en bas? Nous nous mettons à la fenêtre. Les gens qui étaient assis sur les pelouses se sont rués sous les auvents des magasins proches et voilà notre So' à la fenêtre qui se met à gueuler "Ah bah on a l'air malins maint'nant! On avait pas pris son parapluie hein! Allez, courez, courez,plus vite que ça!! Bé oui, ça mouille là pluie ! Ah c'est cool la fête de la musique!!" ...quelle crise de rire !!

Et puis c'était marrant d'être 4 personnes du même petit village de 250 habitants à Bordeaux, au même moment. J'ai bien ri, et j'ai beaucoup apprécié cette fête de la musique, même si pour une fois je n'ai rien fait en rapport avec la musique...

vendredi 20 juin 2008

de l'art de toujours faire les choses dans l'urgence

Ya rien à faire, je suis une vraie glandeuse. Je ne sais pas faire les choses en temps et en heure. On peut me donner un boulot à faire trois mois en avance, je ne le commencerai que deux jours avant la date à laquelle il doit être rendu.

D'après mon père, c'est parce que je suis née avec un mois d'avance : je récupère mon temps perdu de glandouille au chaud en cumulant les retards (remarque, là, avec le cumul sur 21 ans, jme demande si ma mère n'aurait pas accouché au bout de 5 mois...on m'aurait menti ?)
Alors depuis la troisième je passe des nuits blanches pour finir en speed le travail demandé.Là, la règle ne connaît aucune exception.
J'ai rempli mon dossier pour le concours d'admission en école d'ingé agro courant avril. Je savais depuis le début que j'aurais un entretien sur travaux à passer début juillet et qu'il faudrait que j'envoie "un pré-rapport de quelques pages" avant cette date(demain dernier délai!). J'ai commencé mon stage le 13 mai et mon pré-rapport : hier soir. Résultat : je viens de finir, il est trois heures du mat', je suis vannée, j'ai fumé pour trois semaines de clopes...et je me lève avant 7h demain tout à l'heure pour retourner crapahuter dans la lande humide sous un soleil de plomb.
Si vous n'avez pas de nouvelles d'ici trois-quatre jours, c'est que je me serai noyée dans une lagune ! (et les p'tits malins qui voulaient faire une blague sur la greenouille se noyant dans une mare ont le droit de s'abstenir)

mardi 17 juin 2008

choix cornélien

Suis admise en licence pro "conduite de projet et expertise agri-environnementale". Je suis admissible pour aller passer les oraux du concours C2 des ENSA (écoles nationales supérieures d'agronomie).

Je n'arrive pas à me décider : 1 an ou 3 ans? Aurillac ou ailleurs (Toulouse, Angers, Paris) ? une formation simple et professionnalisante ou des mois de galère pour essayer d'arriver à la cheville de ceux qui sortent de prépa?... et pouvoir passer près de 9 mois cumulés à l'étranger sur 3 ans...
je crois que l'ingénierie me guette.

dimanche 15 juin 2008

le joli mois...de juin

On dit JUIN, pas JOINT !! (même si j'ai rien contre le second quand il s'agit d'une préparation à base de plantes à partager avec les broza-de-sang, sista-du-coeur...).

J'adore ce mois, parce que c'est celui où on souffle un max de bougies avec les gens que j'aime : le 2, le 12, le 15 !!!
Le 15 ça déchire tout, c'est le birthday of my best friend, ma soeur de coeur et d'âme, ma little Lola, mon z'Hérisson d'amour... C'est aussi le jour où ma génitrice, mon modèle, mon rayon de soleil, ma maman quoi, a vu le jour.

9h et des brindilles ce matin : coup de fil à la première. Je sors du plum', ma voix est donc celle du cro-mignon moyen. C'est une constante. Qu'il soit 6 ou 15h, quand j'émerge j'émets toujours dans une tonalité proche de l'infrason.Du moins tant que le bol de "breakfast tea" n'a pas réchauffé mes cordes vocales. Après ça s'arrange.

zHériss : Ouais?
Green : Allô? J'te réveille pas ?
zHériss : A trois minutes près t'aurais pu. Par contre toi ça fait pas longtemps qu't'es levée !!
Green : (sourire et yeux plissés)...30 secondes en fait. Mais jvoulais que le premier truc de ma journée soit de te souhaiter un Joyeux Zanniversaire ! (pour la petite histoire, elle était la première à m'appeler jeudi matin, au saut du lit)
zHériss : merciiii ma greenouille! j'suis contente, j'arrive à reconnaître quand t'es réveillée ou pas
Green : oui, ben t'as pas trop de mérite sur ce coup là ! J'suis plus bluffée quand tu sais si j'vais bien ou pas rien qu'en m'entendant dire "allô zHériss?" !!

J'vous fais pas la suite, on a essayé de savoir quand on allait pouvoir se retrouver pour arroser nos 21 piges au resto together. L'an dernier on s'était payé une soirée au Cercle (resto tunisien d'Auxerre qui propose un super tajine de poulet au citron et un sorbet à la rose dont vous me direz des nouvelles..et aussi du couscous végétarien pour les hérissons non carnassiers!)

La seconde, ma tite mère chérie je l'appelerai d'ici peu. J'en profiterai pour souhaiter une bonne fête à mon super papa, le barbu de ma vie. Je sais pas si c'est la distance, l'année prise dans les dents jeudi, ou juste la vie qui desfois vous fait sentir les choses importantes, mais je réalise, en ce moment, plus que jamais, combien je les aime et combien je suis fière d'eux.
J'aime nos coups d'gueule et nos brassées d'amour.

J'aime échanger avec eux sur une émission d'Inter qui m'aura plu, quand je sais que, malgré les kilomètres qui nous séparent, ils l'ont écouté en même temps que moi.

J'aime, au retour du printemps, planifier avec Mutti les choses à faire au jardin; choses que nous n'auront jamais le temps de mettre en oeuvre. "Là je mettrais bien un rosier rampant comme-ci", "Tu veux les planter où les capucines ?", "mets une pancarte là, sinon ton père va encore passer la tondeuse dessus" (oui, mon père sait faire plein de trucs, mais en jardinage il est vraiment trop nul!!).

J'aime aller jouer à la marchande tenir la caisse dans la quincaillerie de Vati (même si je râle parce qu'on fait des journées de 10 heures et que j'aime pas quand les gens pleurent que c'est trop cher ou qu'ils balancent des vannes de fachos sur l'épicier d'à côté) (au passage, si vous aussi vous trouvez que le petit commerce c'est bien mais c'est trop cher, ne vous inquiétez pas, ça n'existera plus d'ici quelques mois: on dit merci Sarko et sa bande pour la promotion de la multiplication des grandes surfaces...), et qu'il me confie des tâches importantes comme m'occuper de Mme Machin qu'est une chieuse de première cliente aux demandes complexes qui nous laisse un max de thunes contribue à notre survie, alors faut bien la traiter, ou dépalettiser la dernière livraison de chez Servet, ou aller chercher les poupougnes (petit électro ménager que les filles du stock appellent comme ça, ne me demandez pas pourquoi) à Auxerre.

J'aime quand il tient à tout prix à m'accompagner à la gare..pour ensuite me dire au revoir de la façon la plus concise possible.

J'aime qu'il me dise "fais attention sur la route" quand je prends le volant (quoi que j'en dise sur le moment!).

J'adore par-dessus tout son amour inconditionné des vielles pierres et des traditions rurales (il pourrait presque être guide dans un écomusée). J'aime sa manie de jouer au loto "si je gagne on s'achète un moulin dans le Jura".

J'aime quand il raconte avec un sourire narquois son service militaire et qu'il exprime son profond mépris ses réticences vis-à-vis des miloufs.

J'aime le voir rajeunir sur "Sympathy for the Devil", "With a little help from my friends" by Joe Cocker (il sait même quand est le solo de basse!!) ou Patti Smith hurlant "G-L-O-R-I-A, Glooria!!".

J'aime me caler avec lui dans le canap' le dimanche après midi pour regarder Roland Garros (en vrai j'aime franchement pas le tennis mais je m'en fous, quand il s'endort je zappe, ce qui compte c'est d'être affalés l'un contre l'autre).

J'aime quand il me fait sentir qu'il y a un truc unique entre nous; parce que je suis son premier enfant, sa fille aînée, celle qui est encore plus hystérique que lui quand on tire un feu d'artifices, celle qui l'accompagne au salon du bois-énergie, celle qui jure aussi vulgairement et aussi fort que lui avec un volant entre les mains...

J'aime sa part d'ombre, son côté mutique, ce mystère qui entoure ses émotions et les drames de sa vie.

J'aime quand ma mère me hurle de venir dehors sans que je sâche pourquoi , et que je la retrouve, les yeux rivés au ciel, tout émue, suivant du regard un vol de grues.

J'aime qu'elle me raconte les randos de ses vingt ans, dans le Lot, les Cévennes,..., ou son voyage au Mexique, qu'elle s'était payé en bossant comme veilleuse à l'hosto.

J'aime son régard de photographe et sa façon de nous faire vivre ses voyages.

J'aime quand elle parle des gens qu'elle aime, qu'elle a aimé, qu'elle admire.

J'aime quand elle apaise mes peines, quand je peux glisser ma joue contre son cou, sentir son odeur de mère, ce parfum qui depuis toujours me rassure .

J'aime ses retours soudains d'accent poyaudin (je sais pas d'où elle sort ça mais ça me fait toujours marrer).

J'aime l'odeur de la confiture quelle fait cuire dans une grande marmite en cuivre depuis mon enfance, et l'écume de la première tournée qu'elle met de côté pour mon petit dèj.

J'aime ses petites attentions de mère. Combien de fois ai-je trouvé dans le fond de ma valise : un bouquin, une babiole, un bocal de bouffe maison, un petit mot, un vêtement qu'elle avait trouvé pour moi...?

J'aime être là pour elle, même si ce n'est pas forcément en de bonnes circonstances. J'aime lui faire comprendre à quel point j'aimerais être autant là pour elle qu'elle l'est pour moi.

J'aime mes parents. Je ne leur dis pas souvent alors que j'y pense tout le temps.

Je vous laisse, j'ai un coup de fil important à passer...