Nano l'alto..Let's start the band !

– Tu peux me donner un La steuplaît ?

– Euh...tu joues en quelle tonalité? Nan parce que si je te fais un La de clarinette, ça équivaut à un Sol d'accordéon ou de 16 pouces..

– Ben..j'en sais rien , en fait. (rires) Fais un La, on verra.

– (à la clarinette) "Laaaa"

– Ouais, c'est ça !

– Bon..ben tu joues en Si bémol alors.

– Euh..si tu l'dis..

– Ah ben c'est nikel !! On n'aura jamais à transposer !! Ça démarre bien !!

Ensuite il y eût du thé, noir au caramel pour moi et vert à la menthe pour lui.
Le premier morceau fut hésitant, un peu ému de cet échange. Moi, aussi, un peu émue de mettre mes compos à nu. De celles que j'écris seule et que nul autre que moi n'avait écouté jusqu'alors. Je sais que c'est un musicien, un vrai, et qu'il s'y connaît en trad. Nous continuons de surprise en surprise : le violon alto et la clarinette se marient merveilleusement bien, nos envies musicales sont proches, nos impressions  et instincts sur telle prise de tierce ou telle montée de croches qui irait bien sont très proches.
Et puis vient un fou rire, parce que dans mes compositions toulousaines j'ai une mazurka baptisée "place du Cap'" qui sonne méchamment morvandelle. Et lui de déclarer "putain, chuis ému, j'ai l'impression d'être chez moi. Et t'as écris ça ici?!...y a pas à dire hein..on lâche pas ses racines comme ça !"

Le reste je ne peux pas trop te le raconter. C'était surtout musical. Mais on s'est bien trouvés tous les deux. 

Après une seule première répet, et sans aucune partoche, nous avons déjà dans les tiroirs une scottish, deux mazurkas, et deux trucs pas trop pourris sortis d'impros qu'on pourrait transformer en une bourrée deux temps et un cercle. Manque plus qu'une percu, et pourquoi pas un diato...et chauffe Marcel !